86. Incidence de l’exposition prénatale à des mélanges chimiques perturbateurs du système endocrinien sur le poids de naissance des nourrissons : analyse bayésienne utilisant un algorithme de régression à noyau (résumé simplifié)

(Prenatal exposure to endocrine disrupting chemical mixtures and infant birth weight: A Bayesian analysis using kernel machine regression) Hu J, Arbuckle TE, Janssen P, Lanphear BP, Zhuang LH, Braun JM, Chen A, McCandless LC. Environmental Research 2021 Apr;195:110749. doi: 10.1016/j.envres.2021.110749

Des analyses d’échantillons d’urine et de sang provenant de la population canadienne ont montré que nous sommes exposés à de nombreux composés chimiques au cours de nos vies. Certains de ces composés sont des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire des composés chimiques qui interfèrent avec notre système hormonal. Il est fréquent que des femmes enceintes soient exposées à des mélanges de composés chimiques susceptibles de perturber le système endocrinien et d’influer sur le poids de leur nourrisson à la naissance. De nombreuses études ont été effectuées sur des composés chimiques individuels et leur association avec le poids à la naissance. Cela dit, peu d’études ont été menées sur l’exposition simultanée à de multiples composés chimiques. L’objectif de cette étude consistait donc à examiner l’association entre l’exposition prénatale à un mélange de composés chimiques perturbateurs du système endocrinien et le poids de naissance de nourrissons.

À cette fin, les données de 1 857 femmes enceintes et de leurs nouveau-nés participant à l’étude MIREC ont été analysées. Les concentrations de 21 composés chimiques distincts issus de 5 groupes uniques ont été mesurées dans le sang et l’urine des femmes au premier trimestre de leur grossesse. Ces groupes réunissaient les composés organochlorés (CO), les métaux, les substances perfluoroalkyliques (SPFA, ou PFAS en anglais), les phénols (bisphénol A (ou BPA) et triclosan) et les phtalates. Des méthodes statistiques ont été utilisées pour mesurer les variations du poids à la naissance en fonction de concentrations croissantes de composés chimiques.

Les chercheurs ont découvert que les mélanges de CO et de métaux étaient associés à un poids réduit à la naissance, les effets les plus importants étant exercés par le trans-nonachlore du groupe de CO et le plomb du groupe des métaux. Une multiplication par deux des concentrations de trans-nonachlore et de plomb dans le sang maternel était chaque fois associée à une réduction du poids de l’enfant à la naissance d’environ 40 grammes (1,4 oz). Aucune association n’a été observée entre les SPFA, les phénols et les phtalates d’une part, et le poids à la naissance d’autre part.

En conclusion, cette étude, menée par un diplômé de l’Université Simon Fraser, a révélé que des concentrations élevées de mélanges de CO et de métaux dans le sang maternel pendant le premier trimestre de grossesse étaient associées à un poids de naissance réduit chez les nourrissons de l’étude MIREC.