79. Associations entre des mesures urinaires de l’exposition à des phtalates durant la grossesse et la prématurité : l’étude MIREC (résumé simplifié)

(Associations of prenatal urinary phthalate exposure with preterm birth: the Maternal-Infant Research on Environmental Chemicals (MIREC) Study) Hu J, Arbuckle TE, Janssen P, Lanphear BP, Braun J, Platt RW, Chen A, Fraser WD, McCandless LC. Canadian Journal of Public Health. 2020 May 21. doi: 10.17269/s41997-020-00322-5

Dans le domaine de la santé publique, la prévention des naissances prématurées (prématurité) est une priorité. Les nourrissons nés prématurément (avant 37 semaines) présentent un risque accru de développer des problèmes de santé.

Des données récentes, quoique non concluantes, donnent à penser que les phtalates pourraient jouer un rôle dans la prématurité. Les phtalates sont des composés chimiques produits par l’homme, qui sont couramment ajoutés aux plastiques pour accroître la flexibilité ou la résistance des emballages alimentaires, de certains dispositifs médicaux, de produits d’hygiène personnelle et d’autres produits. Les femmes enceintes, tout comme la population dans son ensemble, sont régulièrement exposées à des phtalates dans leur vie quotidienne. Lorsqu’une personne est exposée à des phtalates, son organisme modifie ces substances pour en créer de nouvelles appelées « métabolites », de façon à faciliter leur élimination dans l’urine.

Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé des données de l’étude MIREC pour évaluer le rôle potentiel des métabolites de phtalates dans la prématurité. Ces chercheurs ont recueilli les échantillons d’urine de 1 857 femmes au premier trimestre de leur grossesse, puis mesuré 7 métabolites de phtalates. Ils ont ensuite tenté de savoir si ces 7 métabolites étaient associés à des naissances prématurées ou s’ils influençaient le moment de l’accouchement. Ils ont également examiné s’il existait sur ce plan des différences entre les garçons et les filles.

Ces chercheurs ont pu montrer qu’aucun de ces 7 métabolites de phtalates n’était associé à la prématurité ou au moment de l’accouchement, mis à part une association modeste entre un des métabolites et des naissances prématurées parmi les garçons.

Une des limites de cette étude tient au fait qu’un seul échantillon d’urine ait été analysé pour chaque grossesse. On pense en effet que les concentrations de phtalates fluctuent selon le moment où l’échantillon d’urine est recueilli, et notamment selon le moment durant la grossesse. Dans les études futures, l’analyse d’un plus grand nombre d’échantillons d’urine par participante devrait permettre une estimation plus juste de l’exposition aux phtalates pendant la grossesse.