76. Exposition prénatale à des substances perfluoroalkyliques et distance anogénitale chez des nouveau nés d’une cohorte canadienne (résumé simplifié)

(Prenatal perfluoroalkyl substances and newborn anogenital distance in a Canadian cohort) Arbuckle TE, MacPherson SH, Foster WG, Sathyanarayana S, Fisher M, Monnier P, Lanphear BP, Muckle G, Fraser WD. Reproductive Toxicology. 2020 Apr 10;94:31-39. doi: 10.1016/j.reprotox.2020.03.011

Les substances perfluoroalkyliques (SPFA) sont des composés chimiques persistants utilisés pour rendre certains produits hydrofuges et résistants aux taches (meubles, tapis, vêtements, etc.) ou pour doter de propriétés antiadhésives d’autres produits (batteries de cuisine, par exemple). Une majorité de Canadiens et de Canadiennes ont des taux mesurables de SPFA dans leur sang. Certains de ces composés chimiques peuvent être des perturbateurs endocriniens, autrement dit des substances chimiques qui interagissent avec les systèmes hormonaux. Seul un petit nombre d’études ont à ce jour examiné l’exposition aux SPFA pendant la grossesse et les marqueurs d’une perturbation du système endocrinien, notamment les variations dans la distance anogénitale (DAG) chez les nourrissons. La DAG est la distance qui sépare l’anus (extrémité du rectum) du pénis (chez le nourrisson de sexe masculin) ou du clitoris (chez le nourrisson de sexe féminin).

Dans l’étude MIREC, trois SPFA (acide perfluorooctanoïque [APFO], sulfonate de perfluorooctane [SPFO] et acide sulfonique de perfluorohexane [PFHxS]) ont été mesurées dans les échantillons de sang des mères au premier trimestre de leur grossesse. Dans l’étude MIREC-ID, la DAG a été mesurée chez un certain nombre de ces enfants (205 garçons et 196 filles) peu de temps après leur naissance.

Chez les nourrissons de sexe féminin, aucune réelle association n’a été observée entre les niveaux de SPFA dans le sang des mères et la DAG. Par contre, des taux accrus d’APFO, mais pas de SPFO ou de PFHxS, ont été associés à une légère augmentation de la DAG chez les nourrissons de sexe masculin.

Des recherches antérieures donnent à penser qu’une DAG réduite chez les garçons pourrait être associée à une moins bonne santé sur le plan de la reproduction à l’âge adulte. Il reste à déterminer si la DAG légèrement plus grande observée chez les garçons est réellement associée à l’exposition aux SPFA ou si elle résulte du hasard et, dans la première éventualité, si elle risque d’avoir des effets durables sur le plan de la reproduction. Les chercheurs, en suivant ces enfants au fil des années, notamment dans le cadre de l’étude MIREC-ENDO, pourront évaluer si l’exposition en bas âge à ces composés chimiques a des effets nuisibles quelconques sur la puberté de l’enfant.