(Maternal Pregnancy Diet Quality Is Directly Associated with Autonomic Nervous System Function in 6-Month-Old Offspring) Krzeczkowski JE, Boylan K, Arbuckle TE, Muckle G, Poliakova N, Séguin JR, Favotto LA, Savoy C, Amani B, Mortaji N, Van Lieshout RJ. Journal of Nutrition. 2019 Oct 1. pii: nxz228. doi: 10.1093/jn/nxz228
La qualité du régime alimentaire de près de la moitié des adultes est sous-optimale (faible en nutriments et riche en gras et en sucre). Pendant la grossesse, les systèmes d’organes du fœtus se développent rapidement. L’exposition du fœtus à une alimentation prénatale de mauvaise qualité peut altérer le développement de ces systèmes et ainsi accroître la susceptibilité de l’enfant à la maladie. Le système nerveux autonome participe à de nombreux processus d’une importance critique pour l’organisme, notamment le rythme respiratoire, la fréquence cardiaque et la digestion. Il coordonne également la réponse de l’organisme aux demandes externes et internes. Ainsi, une altération du développement du système nerveux autonome peut accroître la susceptibilité à la maladie. Une façon d’évaluer la fonction du système nerveux autonome consiste à mesurer l’intervalle entre les battements du cœur, puis à examiner la variabilité de cet intervalle pendant une période donnée (ce qu’on appelle la variabilité de la fréquence cardiaque). Une variabilité élevée peut signifier que le système nerveux autonome dispose d’une flexibilité et qu’il est capable de s’adapter à divers défis. En revanche, une faible variabilité de la fréquence cardiaque dénoterait un système plus rigide ayant une capacité limitée à répondre aux facteurs de stress.
La présente étude visait à examiner les associations entre la qualité de l’alimentation prénatale et la variabilité de la fréquence cardiaque chez 400 couples mère-enfant de l’étude MIREC-ID. La qualité de l’alimentation maternelle pendant la grossesse a été estimée à l’aide d’un questionnaire. La variabilité de la fréquence cardiaque chez l’enfant a quant à elle été mesurée à l’âge de six mois au moyen d’un électrocardiogramme (ECG).
L’étude a révélé que le régime alimentaire de 75 % des femmes était de qualité moyenne. Une alimentation de moins bonne qualité pendant la grossesse a été associée à une plus faible variabilité de la fréquence cardiaque chez le nourrisson, ce qui laisse présager une moins grande flexibilité du système nerveux autonome pour répondre aux facteurs de stress. Il s’agirait d’un mécanisme associant une mauvaise alimentation prénatale à une plus grande susceptibilité de l’enfant à la maladie au cours de sa vie.
Ces résultats indiquent qu’une alimentation saine pendant la grossesse pourrait contribuer à réduire la susceptibilité à la maladie chez les enfants. Ils pourraient par conséquent servir de guide pour l’élaboration d’interventions visant une meilleure santé des femmes et des enfants.
Ces travaux ont été menés par un doctorant à l’Université McMaster.