69. Concentrations de métaux dans le sang et mesures anthropométriques durant la prime enfance dans une cohorte d’enfants canadiens (résumé simplifié)

(Blood metal levels and early childhood anthropometric measures in a cohort of Canadian children) Ashley-Martin J, Dodds L, Arbuckle TE, Lanphear BP, Muckle G, Bouchard MF, Fisher M, Asztalos E, Foster WG, Kuhle S. Environmental Research. 2019 Sep 12;179(Pt A):108736. doi: 10.1016/j.envres.2019.108736

Le plomb, le cadmium, le mercure et l’arsenic sont des métaux toxiques présents dans notre environnement. Il existe peu de données sur les associations possibles entre l’exposition à des métaux présents dans l’environnement aux faibles concentrations actuelles et l’indice de masse corporelle (IMC) des enfants. L’IMC est une mesure de la corpulence d’une personne fondée sur son poids et sa taille. Il est calculé en divisant le poids en kilogramme d’une personne par sa taille en mètres carrés (kg/m2).

Dans l’étude MIREC-CD Plus, des échantillons de sang ont été prélevés auprès de 449 enfants âgés de 2 à 5 ans, puis analysés afin de mesurer des métaux toxiques et des nutriments. La taille et le poids des enfants ont également été mesurés pour ensuite calculer leur IMC. Les associations entre les concentrations de chacun des métaux toxiques et l’IMC ont été étudiées en tenant compte d’autres facteurs qui, chez la mère et l’enfant, pouvaient influer sur l’IMC de l’enfant.

La plupart des enfants présentaient des concentrations de métaux sanguins très faibles, mais détectables. La concentration moyenne de plomb mesurée chez les enfants de l’étude MIREC était de 0,66 µg/dL, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne mesurée dans un échantillon national d’enfants canadiens âgés de 3 à 5 ans (0,93 µg/dL). Dans l’étude MIREC-CD Plus, les filles dont les concentrations de plomb dans le sang étaient les plus élevées (> 0,82 µg/dL) avaient généralement un IMC inférieur à celui des filles avec les concentrations de plomb les plus faibles (< 0,54 µg/dL). Par opposition, les concentrations sanguines de plomb les plus élevées chez les garçons ont été associées à de légères augmentations de l’IMC. Aucune association n’a par ailleurs été observée entre les concentrations d’arsenic, de cadmium et de mercure mesurées chez les enfants et leur IMC, leur taille ou leur poids.

Dans cette population d’enfants canadiens d’âge préscolaire présentant de très faibles concentrations de plomb dans le sang, les chercheurs ont constaté que l’association entre le plomb et l’IMC chez les garçons différait de celle chez les filles. Les filles présentant des concentrations de plomb légèrement plus élevées avaient un IMC inférieur, tandis que les garçons ayant des concentrations similaires à celles des filles affichaient un IMC légèrement plus élevé. Le suivi des enfants de l’étude MIREC à mesure qu’ils grandissent permettra aux chercheurs d’étudier les possibles effets à long terme d’une exposition précoce au plomb sur la croissance et le développement des enfants.

Ces travaux ont été menés par une chercheuse de l’Université Dalhousie.