51. Neurodéveloppement chez les enfants de 3 à 4 ans exposés à l’hyperglycémie ou à l’adiposité maternelles in utero (résumé simplifié)

(Neurodevelopment in 3-4 year old children exposed to maternal hyperglycemia or adiposity in utero) Krzeczkowski JE, Boylan K, Arbuckle TE, Dodds L, Muckle G, Fraser WD, Favotto LA, Van Lieshout  RJ, the MIREC Study Group. Early Human Development. 2018 Oct;125:8-16. doi: 10.1016/j.earlhumdev.2018.08.005

L’obésité (adiposité) ou un taux de glucose élevée (hyperglycémie) de la mère avant la grossesse ont été associés à une altération du développement du cerveau chez le nourrisson. Le cerveau se développe rapidement, tant in utero que durant la petite enfance. De ce fait, l’adiposité ou l’hyperglycémie de la mère durant la grossesse peuvent avoir un impact sur la cognition (Q.I.) et le comportement de l’enfant. Cette étude avait pour but d’examiner les associations entre l’adiposité ou l’hyperglycémie avant la grossesse et le Q.I. et le comportement de l’enfant vers l’âge de trois ans.

Pour ce faire, les données de 808 couples mère-enfant de l’étude MIREC-CD Plus ont été analysées. L’adiposité avant la grossesse a été évaluée en calculant l’indice de masse corporelle (IMC = poids en kg/taille en m2) des femmes. Les femmes présentant un diabète gestationnel ou une intolérance au glucose (taux élevé de glucose dans le sang) étaient considérées comme étant atteintes d’hyperglycémie. Le Q.I. et le comportement des enfants ont été évalués au moyen de différents tests vers l’âge de trois ans. L’alimentation pendant la grossesse, le milieu de vie, les symptômes de dépression post-partum, le niveau de scolarité de la mère et le tabagisme pendant la grossesse ont aussi été considérés comme des facteurs associés au Q.I. et au comportement de l’enfant.

Un IMC et un taux de glucose plus élevés chez les mères ont tous deux été associés à des scores de Q.I. inférieurs chez leurs enfants. Un IMC maternel élevé a de plus été associé à des problèmes de comportement chez l’enfant. Toutefois, lorsque la qualité de l’alimentation de la mère pendant sa grossesse et le milieu de vie étaient pris en compte, les associations entre l’adiposité, l’hyperglycémie et le Q.I. ou le comportement de l’enfant n’étaient plus observables.

En conclusion, il est possible que les associations déjà observées entre l’adiposité ou l’hyperglycémie des mères et les problèmes cognitifs ou comportementaux de leurs enfants aient résulté d’autres facteurs. Même s’il est bien connu que le milieu de vie joue un rôle de premier plan dans le développement cognitif de l’enfant, cette étude donne à penser que la qualité de l’alimentation de la mère pendant sa grossesse aurait aussi son importance.